Nadia Dresti sur «La Salamandre»

«La Salamandre» d'Alain Tanner est l'un des manifestes du cinéma d'auteur des années 1970. Film-phare du Nouveau Cinéma Suisse, il incarne à l’époque, avec les autres œuvres du célèbre Groupe 5, un renouveau de l’écriture cinématographique. 

A travers le portrait de Rosemonde, femme libre et rebelle, Tanner explore le désenchantement d’une société post-révolutionnaire – celle de l’après mai 68 si plein de promesses. La réussite de ce film en noir et blanc tient à son regard quasi-documentaire, à la fois drôle et nostalgique, à la primauté de l’improvisation sur la narration et au jeu des acteurs (Bulle Ogier, Jean-Luc Bideau et Jacques Denis), tous étincelants dans leur propre registre : on jubile à les voir distiller, dans une ville de Genève si peu pour eux, un savoureux esprit de décalage et de subversion.

Découvert à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 1971, «La Salamandre» a rencontré un important succès public.